OPiCitations
univers
Car enfin, qu’est ce que l’homme dans la nature ? Un néant à l’égard de l’infini, un tout à l’égard du néant, un milieu entre rien et tout. Infiniment éloigné de comprendre les extrêmes, la fin des choses et leur principe sont pour lui invinciblement cachés dans un secret impénétrable, également incapable de voir le néant d’où il est tiré, et l’infini où il est englouti.
anthropocentrisme
Chacun est un tout à soi-même, car, lui mort, le tout est mort pour soi. Et de là vient que chacun croit être tout à tous. Il ne faut pas juger de la nature selon nous, mais selon elle.
bêtise
D’où vient qu’un boiteux ne nous irrite pas, et un esprit boiteux nous irrite ? À cause qu’un boiteux reconnaît que nous allons droit, et qu’un esprit boiteux dit que c’est nous qui boitons ; sans cela, nous en aurions pitié et non colère.
quotation
En un mot, l’homme connaît qu’il est misérable : il est donc misérable, puisqu’il l’est ; mais il est bien grand, puisqu’il le connaît.
justice
Faut-il tuer pour empêcher qu’il n’y ait des méchants ? c’est en faire deux au lieu d’un : Vince in bono malum.*
* Vainc le mal par le bien.
* Vainc le mal par le bien.
réflexion
Hasard donne les pensées, et hasard les ôte. Point d’art pour conserver ni pour acquérir. Pensée échappée. Je la voulais écrire ; j’écris, au lieu, qu’elle m’est échappée…
vérité
Il arrive de là que, si l’on a quelque intérêt d’être aimé de nous, on s’éloigne de nous rendre un office qu’on sait nous être désagréable ; on nous traite comme nous voulons être traités : nous haïssons la vérité, on nous la cache ; nous voulons être flattés, on nous flatte ; nous aimons à être trompés, on nous trompe.
caractère
Il était d’autant plus fourbe qu’il ne l’était pas toujours.
caractère
Il faut se connaître soi-même : quand cela ne servirait pas à trouver le vrai, cela au moins sert à régler sa vie, et il n’y a rien de plus juste.
quotation
Je n’ai fait celle-ci plus longue que parce que je n’ai pas eu le loisir de la faire plus courte.
vie
Je ne sais qui m’a mis au monde, ni ce que c’est que le monde, ni que moi-même ; je suis dans une ignorance terrible de toutes choses ; je ne sais ce que c’est que mon corps, que mes sens, que mon âme et cette partie même de moi qui pense ce que je dis, qui fait réflexion sur tout et sur elle-même, et ne se connaît non plus que le reste.
Je vois ces effroyables espaces de l’univers qui m’enferment, et je me trouve attaché à un coin de cette vaste étendue, sans que je sache pourquoi je suis plutôt placé en ce lieu qu’en un autre, ni pourquoi ce peu de temps qui m’est donné à vivre m’est assigné à ce point plutôt qu’en un autre de toute l’éternité qui m’a précédé et de toute celle qui me suit. Je ne vois que des infinités de toutes parts, qui m’enferment comme un atome et comme une ombre qui ne dure qu’un instant sans retour. Tout ce que je connais est que je dois bientôt mourir ; mais ce que j’ignore le plus est cette mort même que je ne saurais éviter.
Je vois ces effroyables espaces de l’univers qui m’enferment, et je me trouve attaché à un coin de cette vaste étendue, sans que je sache pourquoi je suis plutôt placé en ce lieu qu’en un autre, ni pourquoi ce peu de temps qui m’est donné à vivre m’est assigné à ce point plutôt qu’en un autre de toute l’éternité qui m’a précédé et de toute celle qui me suit. Je ne vois que des infinités de toutes parts, qui m’enferment comme un atome et comme une ombre qui ne dure qu’un instant sans retour. Tout ce que je connais est que je dois bientôt mourir ; mais ce que j’ignore le plus est cette mort même que je ne saurais éviter.
mémoire
La mémoire est nécessaire pour toutes les opérations de l’esprit.
mathématique
La vie n’est bonne qu’à étudier et à enseigner les mathématiques.
morale
La vraie éloquence se moque de l’éloquence, la vraie morale se moque de la morale.
amour
Le cœur a ses raisons que la raison ne connaît point.
éloquence
L’éloquence est une peinture de la pensée ; et ainsi, ceux qui, après avoir peint, ajoutent encore, font un tableau au lieu d’un portrait.
quotation
Le silence éternel de ces espaces infinis m’effraie.
ordre
Les mots diversement rangés font un divers sens et les sens diversement rangés font différents effets.
quotation
Le temps guérit les douleurs et les querelles parce qu’on change, on n’est plus la même personne.
morale
L’homme n’est qu’un roseau, le plus faible de la nature ; mais c’est un roseau pensant. Il ne faut pas que l’univers entier s’arme pour l’écraser : une vapeur, une goutte d’eau, suffit pour le tuer. Mais, quand l’univers l’écraserait, l’homme serait encore plus noble que ce qui le tue, parce qu’il sait qu’il meurt, et l’avantage que l’univers a sur lui ; l’univers n’en sait rien.
Toute notre dignité consiste donc en la pensée. C’est de là qu’il faut nous relever et non de l’espace et de la durée, que nous ne saurions remplir. Travaillons donc à bien penser : voilà le principe de la morale.
Toute notre dignité consiste donc en la pensée. C’est de là qu’il faut nous relever et non de l’espace et de la durée, que nous ne saurions remplir. Travaillons donc à bien penser : voilà le principe de la morale.
justice
Ne pouvant fortifier la justice, on a justifié la force.
intelligence
Notre intelligence tient dans l’ordre des choses intelligibles le même rang que notre corps dans l’étendue de la nature.
mort
Notre nature est dans le mouvement ; le repos entier est la mort.
politique
On ne s’imagine Platon et Aristote qu’avec de grandes robes de pédants. C’étaient des gens honnêtes et, comme les autres, riant avec leurs amis ; et, quand ils se sont divertis à faire leurs Lois et leur Politique, ils l’ont fait en se jouant ; c’était la partie la moins philosophe et la moins sérieuse de leur vie, la plus philosophe était de vivre simplement et tranquillement. S’ils ont écrit de politique, c’était comme pour régler un hôpital de fous ; et s’ils ont fait semblant d’en parler comme d’une grande chose, c’est qu’ils savaient que les fous à qui ils parlaient pensaient être rois et empereurs. Ils entraient dans leurs principes pour modérer leur folie au moins mal qu’il se pouvait.
quotation
Quand l’univers l’écraserait, l’homme serait plus noble que ce qui le tue, parce qu’il sait qu’il meurt, et l’avantage que l’univers a sur lui ; l’univers n’en sait rien.
devoir
Quand notre passion nous porte à faire quelque chose, nous oublions notre devoir : comme on aime un livre, on le lit, lorsqu’on devrait faire autre chose. Mais, pour s’en souvenir, il faut se proposer de faire quelque chose qu’on hait ; et lors on s’excuse sur ce qu’on a autre chose à faire, et on se souvient de son devoir par ce moyen.
quotation
Quand on voit le style naturel, on est tout étonné et ravi, car on s’attendait de voir un auteur, et on trouve un homme.
bonheur
Qu’une vie est heureuse, quand elle commence par l’amour et finit par l’ambition.
vie
Qu’une vie est heureuse quand elle commence par l’amour et finit par l’ambition. Si j’avais à en choisir une, je prendrais celle-ci.
philosophie
Se moquer de la philosophie, c’est vraiment philosopher.
violence
Tous les efforts de la violence ne peuvent affaiblir la vérité, et ne servent qu’à la relever davantage. Toutes les lumières de la vérité ne peuvent rien pour arrêter la violence, et ne font que l’irriter encore plus.
bonheur
Tous les hommes recherchent d’être heureux. Cela est sans exception, quelques différents moyens qu’ils y emploient. C’est le motif de toutes les actions de tous les hommes, jusqu’à ceux qui vont se perdre.
point de vue
Tous leurs principes sont vrais, des pyrrhoniens, des stoïques, des athées, etc. Mais leurs conclusions sont fausses, parce que les principes opposés sont vrais aussi.
maxime
Toutes les bonnes maximes sont dans le monde ; on ne manque qu’à les appliquer.
bonheur
Tout le malheur des hommes vient d’une seule chose, qui est de ne de savoir pas demeurer au repos dans une chambre.
milieu
Trop et trop peu de vin ; ne lui en donnez pas, il ne peut trouver la vérité ; donnez-lui en trop, de même.
paraître
Voulez-vous qu’on croie du bien de vous ? n’en dites pas.