OPiCitations
philosophie
Aucun des dieux ne philosophe et ne désire devenir savant, car il l’est, et, en général, si l’on est savant, on ne philosophe pas ; les ignorants non plus ne philosophent pas car l’ignorance a précisément ceci de fâcheux que, n’ayant ni beauté, ni bonté, ni science, on s’en croit suffisamment pourvu. Quels sont donc ceux qui philosophent si ce ne sont ni les savants ni les ignorants ? Un enfant même comprendrait que ce sont ceux qui sont entre les deux.
philosophie
[…] au lieu de ce grand nombre de préceptes dont la logique est composée, je crus que j’aurais assez des quatre suivants, pourvu que je prisse une ferme et constante résolution de ne manquer pas une seule fois à les observer.
Le premier était de ne recevoir jamais aucune chose pour vraie que je ne la connusse évidemment être telle ; c’est-à-dire, d’éviter soigneusement la précipitation et la prévention ; et de ne comprendre rien de plus en mes jugements, que ce qui se présenterait si clairement et si distinctement à mon esprit, que je n’eusse aucune occasion de le mettre en doute.
Le second, de diviser chacune des difficultés que j’examinerais, en autant de parcelles qu’il se pourrait, et qu’il serait requis pour les mieux résoudre.
Le troisième, de conduire par ordre mes pensées, en commençant par les objets les plus simples et les plus aisés à connaître, pour monter peu à peu, comme par degrés jusques à la connaissance des plus composés ; et supposant même de l’ordre entre ceux qui ne se précèdent point naturellement les uns les autres.
Et le dernier, de faire partout des dénombrements si entiers et des revues si générales, que je fusse assuré de ne rien omettre.
Ces longues chaînes de raisons, toutes simples et faciles, dont les géomètres ont coutume de se servir, pour parvenir à leurs plus difficiles démonstrations, m’avaient donné occasion de m’imaginer que toutes les choses, qui peuvent tomber sous la connaissance des hommes, s’entre-suivent en même façon et que, pourvu seulement qu’on s’abstienne d’en recevoir aucune pour vraie qui ne le soit, et qu’on garde toujours l’ordre qu’il faut pour les déduire les unes des autres, il n’y en peut avoir de si éloignées auxquelles enfin on ne parvienne, ni de si cachées qu’on ne découvre.
Le premier était de ne recevoir jamais aucune chose pour vraie que je ne la connusse évidemment être telle ; c’est-à-dire, d’éviter soigneusement la précipitation et la prévention ; et de ne comprendre rien de plus en mes jugements, que ce qui se présenterait si clairement et si distinctement à mon esprit, que je n’eusse aucune occasion de le mettre en doute.
Le second, de diviser chacune des difficultés que j’examinerais, en autant de parcelles qu’il se pourrait, et qu’il serait requis pour les mieux résoudre.
Le troisième, de conduire par ordre mes pensées, en commençant par les objets les plus simples et les plus aisés à connaître, pour monter peu à peu, comme par degrés jusques à la connaissance des plus composés ; et supposant même de l’ordre entre ceux qui ne se précèdent point naturellement les uns les autres.
Et le dernier, de faire partout des dénombrements si entiers et des revues si générales, que je fusse assuré de ne rien omettre.
Ces longues chaînes de raisons, toutes simples et faciles, dont les géomètres ont coutume de se servir, pour parvenir à leurs plus difficiles démonstrations, m’avaient donné occasion de m’imaginer que toutes les choses, qui peuvent tomber sous la connaissance des hommes, s’entre-suivent en même façon et que, pourvu seulement qu’on s’abstienne d’en recevoir aucune pour vraie qui ne le soit, et qu’on garde toujours l’ordre qu’il faut pour les déduire les unes des autres, il n’y en peut avoir de si éloignées auxquelles enfin on ne parvienne, ni de si cachées qu’on ne découvre.
philosophie
« Avant le commencement de la Terre, avant la formation du Soleil et des étoiles, avant la génération première, la loi de la gravitation universelle existait. Elle n’avait pas de substance, pas d’énergie, elle n’était pas dans la tête de quelqu’un, puisqu’il n’y avait personne elle n’était pas dans l’espace, puisqu’il n’y avait pas d’espace, elle n’était nulle part – mais elle existait, n’est-ce pas ? »
John n’a plus l’air aussi sûr de lui.
« Si cette fameuse loi a pu exister dans ces conditions, alors je me demande ce qu’il faut faire pour ne pas exister. Il me semble que cette loi répond à tous les critères de non-existence qu’on peut imaginer. Et je te défie de lui trouver un seul attribut scientifique d’existence. Pourtant, tu me diras encore que c’est de "bon sens" de croire qu’elle existait. »
— Il faudra que j’y réfléchisse, dit John.
— Je parie que, si tu y réfléchis assez longtemps, tu vas te mettre à tourner en rond, jusqu’à ce que tu atteignes la seule conclusion possible, rationnelle et intelligente : la loi de la gravitation universelle et la gravitation elle-même n’existaient pas avant Isaac Newton. Ce qui veut dire que cette loi n’existe en fait nulle part, si ce n’est dans la tête des gens : c’est un fantôme. Nous sommes tous remplis d’arrogance et de prétention, nous rejetons les fantômes des autres. Mais nous sommes aussi ignorants, barbares et superstitieux qu’eux-mêmes quand il s’agit des nôtres.
John n’a plus l’air aussi sûr de lui.
« Si cette fameuse loi a pu exister dans ces conditions, alors je me demande ce qu’il faut faire pour ne pas exister. Il me semble que cette loi répond à tous les critères de non-existence qu’on peut imaginer. Et je te défie de lui trouver un seul attribut scientifique d’existence. Pourtant, tu me diras encore que c’est de "bon sens" de croire qu’elle existait. »
— Il faudra que j’y réfléchisse, dit John.
— Je parie que, si tu y réfléchis assez longtemps, tu vas te mettre à tourner en rond, jusqu’à ce que tu atteignes la seule conclusion possible, rationnelle et intelligente : la loi de la gravitation universelle et la gravitation elle-même n’existaient pas avant Isaac Newton. Ce qui veut dire que cette loi n’existe en fait nulle part, si ce n’est dans la tête des gens : c’est un fantôme. Nous sommes tous remplis d’arrogance et de prétention, nous rejetons les fantômes des autres. Mais nous sommes aussi ignorants, barbares et superstitieux qu’eux-mêmes quand il s’agit des nôtres.
philosophie
Il paraît particulièrement nécessaire de faire de nouveau de la philosophie une affaire sérieuse. Pour toutes les sciences, les arts, les techniques prévaut la conviction qu’on ne les possède pas sans se donner de la peine et sans faire l’effort de les apprendre et de les pratiquer. Si quiconque ayant des yeux et des doigts, à qui l’on fournit du cuir et un instrument, n’est pas pour cela en mesure de faire des souliers, de nos jours domine le préjugé selon lequel chacun sait immédiatement philosopher et apprécier la philosophie puisqu’il possède l’unité de mesure nécessaire dans sa raison naturelle – comme si chacun ne possédait pas aussi dans son pied la mesure d’un soulier. Il semble que l’on fait consister proprement la possession de la philosophie dans le manque de connaissance et d’études, et que celle-là finit où celles-ci commencent.
philosophie
J’aimerais proposer à la bienveillante considération du lecteur une doctrine qui, je le crains, risque d’apparaître comme particulièrement paradoxale et subversive. La doctrine en question dit ceci : qu’il n’est pas souhaitable de croire une proposition lorsque aucun fondement ne permet de la supposer vraie. Je dois bien entendu admettre que si jamais une telle attitude devenait courante, elle transformerait complètement notre vie sociale et notre système politique ; mais étant donné que l’un et l’autre sont actuellement sans défauts, cela doit jouer contre elle.
philosophie
Je dirai donc, si l’on préfère, que la métaphysique a frappé non de la monnaie mais des médailles ; nous les collectionnons et nous les étudions parce qu’elles sont belles, mais leur beauté les met hors du commerce, et ce qui fait leur prix leur enlève toute valeur pratique.
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Je pense, donc il y a.
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Je pense, donc je suis. Donc il y a. Point de vue de départ.
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Je pense que je ne suis pas, donc je suis.
philosophie
L’unique objet du philosophe doit être de provoquer un certain travail que tendent à entraver chez la plupart des hommes les habitudes d’esprit plus utile à la vie.
philosophie
Mais, aussitôt après, je pris garde que, pendant que je voulais ainsi penser que tout était faux, il fallait nécessairement que moi, qui le pensais, fusse quelque chose. Et remarquant que cette vérité : je pense, donc je suis, était si ferme et si assurée, que toutes les plus extravagantes suppositions des sceptiques n’étaient pas capables de l’ébranler, je jugeai que je pouvais la recevoir, sans scrupule, pour le premier principe de la philosophie que je cherchais.
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Ne pense pas pouvoir en faire [de la philosophie] à tes moments perdus.
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penser : Amalgamer et discriminer.
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Se moquer de la philosophie, c’est vraiment philosopher.
philosophie
Toutes ses thèses sont discutables hormis une seule : le philosophe digne de ce nom ne prend pas femme.
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Un philosophe digne de ce nom n’a jamais dit qu’une seule chose, et cette chose peut être dite simplement.