OPiCitations
femme
À la sortie, une jeune femme brune, dont le teint semblait avoir avec le soleil des rapports de naissance plutôt que de rencontre, se détacha de la foule et vint vers moi, le programme à la main.
bonheur
Au détriment du bonheur, qui est pour une grande part paix de l’esprit et qui fait toujours l’autruche.
amour
Ce n’est pas que mon corps automnal refusât de servir, mais il me parlait de plus en plus de moi-même et de moins en moins de Laura.
quotation
Chance, destin, ironie du sort : peu importe le nom que l’on donne à cette petite monnaie que nous ont laissée les dieux grecs et à ces entreprises de démolition dont chacun sait que nous n’en sommes point l’objet, puisqu’il ne saurait y avoir préméditation et dessein là où il n’y a rien et où tout nous ignore.
bonheur
D’ailleurs, tout le monde sait que le bonheur, c’est de la propagande communiste.
quotation
Derrière lui, sur l’étagère, il y avait un de ces affreux petits bouddhas bleus et obèses dont l’expression de sagesse est une invitation à finir dans la graisse.
machisme
Dès qu’un homme se met à me parler « femmes », au pluriel, sur un ton de complicité masculine entre connaisseurs de viande sur pied, je ressens à son égard une montée de haine presque raciste. Et j’ai toujours eu horreur de ces racolages confidentiels qui impliquent la fréquentation des mêmes bas-fonds psychologiques.
fleur
Elle m’ouvrit la porte, vêtue de transparence, tenant encore dans ses bras un de ces bouquets de fleurs qui partent toujours à la recherche d’un cœur et ne trouvent qu’un vase.
bonheur
Et comme toutes les natures heureuses, tu étais peu exigeante et ne savais même pas que tu l’étais si peu.
amour
Évidemment, je t’en veux ; si je ne t’aimais pas, je serais tellement heureux avec toi !
humour
Il croit qu’il existe un art de perdre et qui s’appelle l’humour.
mensonge
Il n’y a d’ailleurs rien de tel que la vérité pour aider à mentir.
femme
Il y a chez Laura un côté « île heureuse » qui doit sans doute beaucoup à son Brésil natal mais encore plus à ses rapports confiants avec la vie. Laura ouvre chaque matin la fenêtre au jour qui se lève comme si ce vieux traînard l’attendait depuis l’aube les bras chargés de dons. Les yeux sont d’une gaieté brune et chaude sous des sourcils presque droits dont elle préserve l’épaisseur…
bonheur
— Jacques, qu’est-ce qu’on fait quand on est complètement heureux ? On se fait sauter la cervelle, ou quoi ? J’ai l’impression d’être une voleuse. Le monde n’est pas fait pour ça.
— En général, ça se tasse. Il paraît qu’il ne faut pas avoir peur du bonheur. C’est seulement un bon moment à passer.
— En général, ça se tasse. Il paraît qu’il ne faut pas avoir peur du bonheur. C’est seulement un bon moment à passer.
suicide
J’ai fait un effort désespéré, total, mais personne n’a jamais réussi à crever par un acte de volonté.
amitié
Je l’aimais bien. Enfin, comme on peut aimer quelqu’un qui vous ressemble.
humour
Je me réfugiai dans mon prêt-à-porter habituel : l’ironie…
quotation
« Je me suis promenée toute la matinée avec toi au bord de la Seine pendant que tu étais au bureau et j’ai acheté chez un bouquiniste les poèmes du poète brésilien Arthur Rimbaud, tu sais, celui qui fut le premier à découvrir les sources de l’Amazone et qui est né français à la suite d’une erreur tragique qu’il vaut mieux passer sous silence. Tu ne sauras jamais ce que ta présence signifie pour moi quand tu n’es pas là car le ciel parisien et la Seine sont à cet égard d’une indifférence qui m’irrite par leur air d’avoir déjà vu tout ça un million de fois et n’être plus capables que d’une carte postale. »
maîtrise
Kleindienst était un homme de cette distinction et de cette rectitude méticuleuse à l’allemande dont on ne sait jamais vraiment si elles traduisent une solidité psychique à toute épreuve ou si elles servent surtout à dissimuler un chaos intérieur.
lucidité
La lucidité est une des grandes sources méconnues du rire.
bonheur
Le bonheur est un travail d’équipe.
vie
Les hommes meurent parfois beaucoup plus tôt qu’on ne les enterre.
amour
les poèmes d’amour étaient là bien avant l’œuvre des poètes.
mal
Lorsque Laura pleurait, il y avait crime contre l’humanité. Il y avait exode des populations civiles mitraillées sur les routes. Il y avait nazisme, et Hitler c’était moi.
création
Maintenant je sais comment sont nés tous les grands mythes populaires. Ils sont nés de l’absence de vie et de la misère. Leurs auteurs n’avaient aucun pouvoir, alors, ils remuaient ciel et terre. Ils se réfugiaient dans l’imagination, parce qu’ils n’avaient rien d’autre…
réalité
[…] parce que le réalisme ne me suffisait plus et qu’il me fallait de la réalité.
quotation
Pour le première fois dans ma vie d’homme je m’observais plus dans l’étreinte que je ne m’oubliais.
amour
— Tu peux me quitter n’importe quand, je ne dirai rien, je te suivrai partout, je veux que tu te sentes libre. Naturellement, si tu tombes amoureux d’une autre femmes, il faut que tu me le dises, je n’avalerai pas un tube de somnifère, ce serait du chantage, j’irai seulement voir si elle est belle et puis je me coucherai vêtue de ma robe de mariée et je mourrai de vêpres siciliennes…
— Les vêpres siciliennes sont un opéra.
— … Mais ça sonne comme une maladie avec des plaques rouges et des vomissements. Monsieur, te dira le médecin, votre amie est atteinte de vêpres siciliennes, ça ne pardonne pas. Et toi, vêtu d’un habit et revenant d’une nuit d’amour, tu jetteras ton violon à tes pieds et tu t’écrouleras en sanglotant…
— Mon violon ? Pourquoi aurais-je un violon ?
— Il faut de la musique à un moment aussi triste.
— Tu as une imagination tropicale.
— On dit : baroque. Tous les romans et tous les films en Amérique du Sud sont baroques, en ce moment. Nous avons une très belle littérature et maintenant tu en fais partie. Je t’ai déjà écrit une dizaine de lettres que j’ai envoyées à mes amies à Rio pour qu’elles rêvent de toi. Tu vas être un amant légendaire au Brésil. J’ai des relations, tu sais. Je suis folle ?
— Non, Laura. Mais chez nous les enfants s’arrêtent de rêver beaucoup plus tôt, parce que notre lumière et nos champs ont le goût de la mesure. Nous manquons d’Amazonie.
— Ce n’est pas vrai, vous avez Victor Hugo.
Tu effleures mes lèvres du bout des doigts, souris, appuies ta tête contre ma joue et mon cou, et il doit y avoir d’autres façons de vivre, il faut que je me renseigne. De lent voiliers glissent vers des rivages paisibles et je guette leur douce et chaude navigation dans mes veines. Jamais mes bras ne se sentent plus forts que lorsqu’ils crèvent de tendresse autour de tes épaules. Il y a un monde, dit-on derrière les rideaux, une autre vie, dehors, mais c’est de la science-fiction. Le flot de minutes fait un détour et s’en va grignoter ailleurs.
— Laura…
— Oui ? Demandes-moi, c’est le moment, je connais maintenant la réponse à tout…
— Rien… Je voulais seulement prononcer ton nom.
Je n’ai jamais été un homme de plaisir mais un homme de sanctuaire. Lorsque je te serre très fort dans mes bras, ton corps me donne aide et protection. La vie attend pour me reprendre dans ses tourments que je cesse d’être intouchable. Il y a autour de nous comme une chrétienté enfin accomplie de tendresse, de pardon et de justice rendu, et ensuite, lorsque nos souffles se séparent et qu’il faut recommencé à vivre coupés en deux, il reste la connaissance heureuse du sanctuaire et une œuvre immatérielle faite de certitude de retour.
— Les vêpres siciliennes sont un opéra.
— … Mais ça sonne comme une maladie avec des plaques rouges et des vomissements. Monsieur, te dira le médecin, votre amie est atteinte de vêpres siciliennes, ça ne pardonne pas. Et toi, vêtu d’un habit et revenant d’une nuit d’amour, tu jetteras ton violon à tes pieds et tu t’écrouleras en sanglotant…
— Mon violon ? Pourquoi aurais-je un violon ?
— Il faut de la musique à un moment aussi triste.
— Tu as une imagination tropicale.
— On dit : baroque. Tous les romans et tous les films en Amérique du Sud sont baroques, en ce moment. Nous avons une très belle littérature et maintenant tu en fais partie. Je t’ai déjà écrit une dizaine de lettres que j’ai envoyées à mes amies à Rio pour qu’elles rêvent de toi. Tu vas être un amant légendaire au Brésil. J’ai des relations, tu sais. Je suis folle ?
— Non, Laura. Mais chez nous les enfants s’arrêtent de rêver beaucoup plus tôt, parce que notre lumière et nos champs ont le goût de la mesure. Nous manquons d’Amazonie.
— Ce n’est pas vrai, vous avez Victor Hugo.
Tu effleures mes lèvres du bout des doigts, souris, appuies ta tête contre ma joue et mon cou, et il doit y avoir d’autres façons de vivre, il faut que je me renseigne. De lent voiliers glissent vers des rivages paisibles et je guette leur douce et chaude navigation dans mes veines. Jamais mes bras ne se sentent plus forts que lorsqu’ils crèvent de tendresse autour de tes épaules. Il y a un monde, dit-on derrière les rideaux, une autre vie, dehors, mais c’est de la science-fiction. Le flot de minutes fait un détour et s’en va grignoter ailleurs.
— Laura…
— Oui ? Demandes-moi, c’est le moment, je connais maintenant la réponse à tout…
— Rien… Je voulais seulement prononcer ton nom.
Je n’ai jamais été un homme de plaisir mais un homme de sanctuaire. Lorsque je te serre très fort dans mes bras, ton corps me donne aide et protection. La vie attend pour me reprendre dans ses tourments que je cesse d’être intouchable. Il y a autour de nous comme une chrétienté enfin accomplie de tendresse, de pardon et de justice rendu, et ensuite, lorsque nos souffles se séparent et qu’il faut recommencé à vivre coupés en deux, il reste la connaissance heureuse du sanctuaire et une œuvre immatérielle faite de certitude de retour.
quotation
Un homme est venu faire ma caricature et c’était très… ressemblant.
caractère
Vas-y. Je souffre déjà d’un excès d’informations sur moi-même, alors, un peu plus, un peu moins. De toute façon, il n’est plus possible de s’ignorer, aujourd’hui. Il y a excès de visibilité. Entre Freud et Marx, on passe son temps à faire connaissance avec son « je… ». Mais si tu crois avoir des révélations à me faire.
vie
[…] vivre est une prière que seul l’amour d’une femme peut exaucer.