Ce qui fait face à cela dans Nashville, ce sont Linnea et ses deux enfants, qui parlent, mais à grand-peine et avec des fautes, parce qu’ils ne peuvent pas s’entendre. Ils accompagnent aussi leurs paroles de signes. Linnea les écoute et les regarde, et quand elle répond, les enfants la regardent. Il y a une émotion profonde dans ces scènes. On y voit clairement ce qui seul permet à la langue de fonctionner : un don. Écouter est aussi, ici, regarder. Soudain, il apparaît à l’évidence que le cinéma est un langage. Dans le langage par signes de Linnea et de ses enfants, il n’y a pas de mensonges ; ce qui rend d’autant plus visibles les grands mensonges qui les entourent.
(Nashville : Un film où on peut apprendre à entendre et à voir)