Muad’Dib pouvait, certes, voir l’avenir, mais il faut connaître les limitations de ses pouvoirs. Pensez à la vue. Vous avez des yeux mais ils ne peuvent voir sans lumière. Au fond d’une vallée, vous ne pourrez voir ce qui se trouve au-delà de la vallée. De la même manière, Muad’Dib n’avait pas toujours la possibilité de contempler ce terrain mystérieux de l’avenir. Il nous dit qu’un détail obscur d’une prophétie, tel mot choisi au lieu et place d’un autre, pouvait modifier totalement l’aspect de cet avenir. Il nous dit : « La vision du temps est vaste mais lorsque vous la traversez, le temps devient une porte étroite. » Et il luttait toujours contre la tentation d’emprunter les voies dégagées, sûres, disant : « Ce chemin n’aboutit qu’à la stagnation. »
Extrait de L’Éveil d’Arrakis,par la Princesse Irulan.