l’absence
L’absence ce n’est rien. Une table posée contre l’océan du silence, de l’encre et du papier. Tout est très fort, la nuit s’efface ou la nuit vient, je n’ai pas peur. La tête un peu penchée, je ne regarde que la feuille de papier. Les mots s’envolent et tu es là. L’absence ce n’est rien – un peu de temps très pur pour inventer demain.
OPiCitations
absence
certitude
la certitude
On s’est risqué, on a failli couler, on a nagé tant bien que mal. On sait que l’eau est infinie, qu’on n’apprivoisera jamais tous les courants secrets. L’obscurité est si profonde, alors pourquoi tenter de tout geler ? La glace de la vérité coupe et déchire à la surface, dérisoire. Bientôt, elle ne sera plus de saison. C’est un hiver de soi, la certitude.
On s’est risqué, on a failli couler, on a nagé tant bien que mal. On sait que l’eau est infinie, qu’on n’apprivoisera jamais tous les courants secrets. L’obscurité est si profonde, alors pourquoi tenter de tout geler ? La glace de la vérité coupe et déchire à la surface, dérisoire. Bientôt, elle ne sera plus de saison. C’est un hiver de soi, la certitude.
confiance
la confiance
On ne sait pas ce qu’on attend. Ce serait tellement simple de voir la vie en noir, la vie en rose. Mais les jours ne se suivent pas, ne se ressemblent pas. Combien de temps perdu ? Aucun. Combien de certitudes ? Pas. Comment sort-on de la coquille ? Fragile.
On ne sait pas ce qu’on attend. Ce serait tellement simple de voir la vie en noir, la vie en rose. Mais les jours ne se suivent pas, ne se ressemblent pas. Combien de temps perdu ? Aucun. Combien de certitudes ? Pas. Comment sort-on de la coquille ? Fragile.
action
l’action
Cette mélancolie qui vient, avant. Jamais les choses n’avaient semblé si proches, si bonnes, si faciles à goûter. Jamais la lumière n’avait atteint cette paix absolue. Mais on n’est pas vraiment dupe. Cette sérénité, c’est parce qu’on est au bord de la quitter ; cette immobilité, c’est parce qu’on va se lever, s’élancer. Il y aura tant à regretter. C’est effrayant ce que le monde est calme, avant.
Cette mélancolie qui vient, avant. Jamais les choses n’avaient semblé si proches, si bonnes, si faciles à goûter. Jamais la lumière n’avait atteint cette paix absolue. Mais on n’est pas vraiment dupe. Cette sérénité, c’est parce qu’on est au bord de la quitter ; cette immobilité, c’est parce qu’on va se lever, s’élancer. Il y aura tant à regretter. C’est effrayant ce que le monde est calme, avant.
actualité
l’actualité
Il ne faut pas y croire. Ce temps qu’ils voudraient imposer n’est pas la vie. C’est très bien qu’ils se trompent : le malheur des autres ne console de rien. C’est le contraire de nos jours, ces catastrophes à faire semblant de partager, entre la météo et la publicité. On n’y sera jamais ensemble.
Il ne faut pas y croire. Ce temps qu’ils voudraient imposer n’est pas la vie. C’est très bien qu’ils se trompent : le malheur des autres ne console de rien. C’est le contraire de nos jours, ces catastrophes à faire semblant de partager, entre la météo et la publicité. On n’y sera jamais ensemble.
désobéissance
la désobéissance
Quelques pages arrachées, le vent qui souffle, un air de liberté.
Quelques pages arrachées, le vent qui souffle, un air de liberté.
âge
l’âge
On ne sait rien de plus. Parfois on se croit nu, parfois on se croit libre, et quelquefois perdu. Où sont les traces effacées, vont-elles toutes disparaître ? Y avait-il un chemin ? S’est-il arrêté quelque part ? A-t-il recommencé ? Pourquoi ne peut-on pas vraiment se retourner ? L’air semble si léger, mais on n’a rien appris. On n’est jamais au bout de soi, au bout de rien. On se sent las, on se sent bien.
On ne sait rien de plus. Parfois on se croit nu, parfois on se croit libre, et quelquefois perdu. Où sont les traces effacées, vont-elles toutes disparaître ? Y avait-il un chemin ? S’est-il arrêté quelque part ? A-t-il recommencé ? Pourquoi ne peut-on pas vraiment se retourner ? L’air semble si léger, mais on n’a rien appris. On n’est jamais au bout de soi, au bout de rien. On se sent las, on se sent bien.
liberté
la liberté
Être seul sans solitude. Devenir à la fois l’île et le bateau qui rêve d’île. Tenir l’espace sans bouger, arrêter le temps sans cesser d’avancer. Heureux, désespéré, heureux, brûler, geler. Garder l’enfance. Lire.
Être seul sans solitude. Devenir à la fois l’île et le bateau qui rêve d’île. Tenir l’espace sans bouger, arrêter le temps sans cesser d’avancer. Heureux, désespéré, heureux, brûler, geler. Garder l’enfance. Lire.
amitié
l’amitié
Avec l’eau des instants volés. L’eau forte des secrets, l’eau calme et simple des jours sans importance. Avec rien à donner mais tout le temps perdu, le courage des heures et les rêves blessés. Pour inventer quelqu’un de l’autre côté du silence ; pour l’ombre d’un sourire et la fraîcheur d’un long feuillage, cet arbre de douceur au cœur du monde.
Avec l’eau des instants volés. L’eau forte des secrets, l’eau calme et simple des jours sans importance. Avec rien à donner mais tout le temps perdu, le courage des heures et les rêves blessés. Pour inventer quelqu’un de l’autre côté du silence ; pour l’ombre d’un sourire et la fraîcheur d’un long feuillage, cet arbre de douceur au cœur du monde.
naissance
la naissance
Je ne viens pas du hasard. Tant de choses m’attachent, me retiennent, tant de voix m’accompagnent, au-delà du silence, après m’avoir parlé. Mais je porte ma chaîne, et j’avance quand même, et je découvre que le chemin n’est pas tracé.
Je ne viens pas du hasard. Tant de choses m’attachent, me retiennent, tant de voix m’accompagnent, au-delà du silence, après m’avoir parlé. Mais je porte ma chaîne, et j’avance quand même, et je découvre que le chemin n’est pas tracé.
patience
la patience
Juste semer quelques graines, et les abandonner au temps. Surtout ne rien précipiter. Se contenter du moindre signe. Devenir allié du silence, ami des jours perdus.
Juste semer quelques graines, et les abandonner au temps. Surtout ne rien précipiter. Se contenter du moindre signe. Devenir allié du silence, ami des jours perdus.
peur
la peur
J’ai peur du jour où je n’aurai plus peur.
J’ai peur du jour où je n’aurai plus peur.
séparation
la séparation
J’ai cru me faire de la lumière et je t’ai fait de l’ombre, plus longue maintenant, je sais, le soir descend. Les failles du passés sont familières : elles ne s’écartent plus, ne se rapprochent pas. Est-ce que nous attendons le même rayon vert ?
J’ai cru me faire de la lumière et je t’ai fait de l’ombre, plus longue maintenant, je sais, le soir descend. Les failles du passés sont familières : elles ne s’écartent plus, ne se rapprochent pas. Est-ce que nous attendons le même rayon vert ?
solitude
la solitude
À quoi bon sortir ? Je m’emmène partout ; partout je me fais de l’ombre. Et puis je suis bien comme ça, je connais mes limites, me resserre, me ressemble. Je regarde. Le monde me traverse, ou bien c’est moi qui le contiens. Quelqu’un attend autant que moi, sinon je ne serais pas triste. Quelqu’un s’attend. Quelqu’un m’attend. Ne pas bouger, ne rien effaroucher. Quand le temps nous aura fait trop mal un jour viendra.
À quoi bon sortir ? Je m’emmène partout ; partout je me fais de l’ombre. Et puis je suis bien comme ça, je connais mes limites, me resserre, me ressemble. Je regarde. Le monde me traverse, ou bien c’est moi qui le contiens. Quelqu’un attend autant que moi, sinon je ne serais pas triste. Quelqu’un s’attend. Quelqu’un m’attend. Ne pas bouger, ne rien effaroucher. Quand le temps nous aura fait trop mal un jour viendra.
vérité
la vérité
Elle a toujours sa sœur jumelle. Elles ont grandi ensemble, et le monde était rond. Elles portaient les mêmes robes. Un jour, elles ont cru qu’elles avaient changé. Elles ont choisi des couleurs différentes. Elles ont tellement peur de trop se ressembler qu’elles ne veulent plus se regarder.
Elle a toujours sa sœur jumelle. Elles ont grandi ensemble, et le monde était rond. Elles portaient les mêmes robes. Un jour, elles ont cru qu’elles avaient changé. Elles ont choisi des couleurs différentes. Elles ont tellement peur de trop se ressembler qu’elles ne veulent plus se regarder.
bonheur
le bonheur
Je ne suis pas funambule. J’avance pas à pas. Je ne sais rien des jours, je glisse sur un fil, au loin je ne vois pas. Si je regarde en bas c’est le vertige, je ne regarde pas. Je risque à chaque pas et j’avance, docile. À chaque risque le bonheur est là. J’avance vers moi ; le bout du fil n’existe pas.
Je ne suis pas funambule. J’avance pas à pas. Je ne sais rien des jours, je glisse sur un fil, au loin je ne vois pas. Si je regarde en bas c’est le vertige, je ne regarde pas. Je risque à chaque pas et j’avance, docile. À chaque risque le bonheur est là. J’avance vers moi ; le bout du fil n’existe pas.
chagrin
le chagrin
Et je vivrai cette ombre dessinée contre l’oubli.
Et je vivrai cette ombre dessinée contre l’oubli.
courage
le courage
Chaque jour sans lever les yeux. La tâche est là, rituelle, évidente. Si dérisoire, si souvent. Longtemps, ô si longtemps rien ne semble changer. Il faut rester les yeux rivés au sol. Quelque part une aube se prépare.
Chaque jour sans lever les yeux. La tâche est là, rituelle, évidente. Si dérisoire, si souvent. Longtemps, ô si longtemps rien ne semble changer. Il faut rester les yeux rivés au sol. Quelque part une aube se prépare.
désenchantement
le désenchantement
Il y a des jours où les citrouilles ne sont que des citrouilles.
Il y a des jours où les citrouilles ne sont que des citrouilles.
enfance
l’enfance
Lumière la plus haute, transparence du regard. Rien ne sépare de plus loin – ailleurs est un pays d’ici. Un anneau pour Saturne, un autre encore pour une planète inconnue, la plus belle, la plus pure. Pour s’approcher du ciel, pas besoin d’être grand – mais connaître par cœur le jeu des anneaux, le silence. Lancer très haut vers l’inconnu les anneaux clairs. Ne pas douter, ne pas comprendre. Regarder.
Lumière la plus haute, transparence du regard. Rien ne sépare de plus loin – ailleurs est un pays d’ici. Un anneau pour Saturne, un autre encore pour une planète inconnue, la plus belle, la plus pure. Pour s’approcher du ciel, pas besoin d’être grand – mais connaître par cœur le jeu des anneaux, le silence. Lancer très haut vers l’inconnu les anneaux clairs. Ne pas douter, ne pas comprendre. Regarder.
rêve
le rêve
Bulles de temps, gouttes légères. À peines un souffle, et l’eau se gonfle de secret, se détache, s’envole. À peine un souffle, et la mélancolie part en voyage. Un peu plus haut, les frontières s’effacent, un peu plus loin. Les peines s’apprivoisent dans l’espace. La terre devient bulle, et la bulle une terre.
Bulles de temps, gouttes légères. À peines un souffle, et l’eau se gonfle de secret, se détache, s’envole. À peine un souffle, et la mélancolie part en voyage. Un peu plus haut, les frontières s’effacent, un peu plus loin. Les peines s’apprivoisent dans l’espace. La terre devient bulle, et la bulle une terre.
souvenir
les souvenirs
Feuilles d’arbres froissées, feuilles séchées, les choses se détachent. Un peu moins de couleurs, un peu moins de parfums, les jours tombent en sommeil. Le soleil est resté, dilué dans le brouillard. Été de la Saint-Martin, lent regard de novembre, les feuilles de la vie deviennent au ralenti des feuilles de papier.
Feuilles d’arbres froissées, feuilles séchées, les choses se détachent. Un peu moins de couleurs, un peu moins de parfums, les jours tombent en sommeil. Le soleil est resté, dilué dans le brouillard. Été de la Saint-Martin, lent regard de novembre, les feuilles de la vie deviennent au ralenti des feuilles de papier.
temps
le temps
Si la courbe du temps épousait tout à fait la courbe de la terre, il n’y aurait plus rien à devenir, à espérer. Mais il y a cette lisière, cette infime clairière qui change tout… Une langue d’espace où les secondes disparaissent, deviennent un battement de cœur. Un enfant peut venir, le mystère reste entier.
Si la courbe du temps épousait tout à fait la courbe de la terre, il n’y aurait plus rien à devenir, à espérer. Mais il y a cette lisière, cette infime clairière qui change tout… Une langue d’espace où les secondes disparaissent, deviennent un battement de cœur. Un enfant peut venir, le mystère reste entier.
voyage
le voyage
Partout on s’emmène soi-même. Alors partir sans vouloir un ailleurs. Partir pour se trouver. Dans le silence, dans l’espace. Juste au-dessus du temps, juste au-delà des peines. Partir sans oublier. Pour regarder de plus haut, faire semblant de se laisser aller au vent. Pour inventer le sens du fil qui nous attache.
Partout on s’emmène soi-même. Alors partir sans vouloir un ailleurs. Partir pour se trouver. Dans le silence, dans l’espace. Juste au-dessus du temps, juste au-delà des peines. Partir sans oublier. Pour regarder de plus haut, faire semblant de se laisser aller au vent. Pour inventer le sens du fil qui nous attache.
hésitation
l’hésitation
À moi de jouer. Personne ne le sait encore. Je n’ai plus envie de bouger, pas envie de changer. Pourquoi faut-il choisir, pourquoi faut-il agir ? Tout semblait si simple. Je n’avais rien encore à séparer. Mais les ombres s’allongent, à quoi bon reculer ? Bientôt je n’appartiendrai plus qu’à la moitié du monde. À moi de jouer.
À moi de jouer. Personne ne le sait encore. Je n’ai plus envie de bouger, pas envie de changer. Pourquoi faut-il choisir, pourquoi faut-il agir ? Tout semblait si simple. Je n’avais rien encore à séparer. Mais les ombres s’allongent, à quoi bon reculer ? Bientôt je n’appartiendrai plus qu’à la moitié du monde. À moi de jouer.
identité
l’identité
Je n’aime pas cette question que je me pose. Je voudrais aimer la réponse, seulement. Entre les miroirs, seuls les autres me voient. Alors je fuis, je vis, je me sens libre, je m’oublie. Les autres me reconnaissent, et ne me connaissent pas. Je reviens au miroir. Je crois quelquefois me connaître – et je ne me reconnais pas.
Je n’aime pas cette question que je me pose. Je voudrais aimer la réponse, seulement. Entre les miroirs, seuls les autres me voient. Alors je fuis, je vis, je me sens libre, je m’oublie. Les autres me reconnaissent, et ne me connaissent pas. Je reviens au miroir. Je crois quelquefois me connaître – et je ne me reconnais pas.
impertinence
l’impertinence
Ils voulaient que je me ressemble à leur idée. Qu’ils gardent mon reflet, ma chaîne, tout mon faux passé. Dans le vent froid de leur silence je m’envole. Enfin.
Ils voulaient que je me ressemble à leur idée. Qu’ils gardent mon reflet, ma chaîne, tout mon faux passé. Dans le vent froid de leur silence je m’envole. Enfin.
inspiration
l’inspiration
C’est le regard qui fait le monde.
C’est le regard qui fait le monde.
oubli
l’oubli
Il ne restera rien qu’une courbe d’épaule.
Il ne restera rien qu’une courbe d’épaule.